France , printemps 1915
L’endroit est calme , il s’est éloigné du front et il descend de sa Crossley fait le tour du véhicule accidenté. Peu endommagé ce sera une excellente prise.
Il remonte sur le chemin et voit à dix mètres un homme en uniforme allemand , assis contre un arbre , apparemment blessé , qui pointe sur lui un revolver de service …
Ludwig s’arrête de marcher et par reflexe crie en alsacien, sa langue maternelle « verschieß mi nìt» (ne tire pas sur moi) !!
Surpris d’entendre cette langue l’homme abaisse son arme immédiatement.
Les deux hommes se dévisagent , Ludwig lui dit … « Franz ? » …il répond « Ludwig ? » et ils tombent dans les bras l’un de l’autre.
Franz son ami journaliste de Strasbourg a comme la plupart des jeunes alsaciens intégré l’armée du Kaiser .
Il a une mauvaise blessure à la jambe qui l’empêche de marcher. Ludwig le dépose dans son ambulance et fait demi-tour pour le conduire au centre de triage d’où les blessés , quel que soit leur uniforme sont dirigés vers des hôpitaux , en Angleterre si les blessures permettent le voyage .